La Compagnie AMA est heureuse de partager une nouvelle avancée dans la réflexion autour de la création artistique, et notamment de la place de l’interprète au sein du processus de création. À travers le texte "Ethnographies gigognes d'une recherche partagée", Magali Sizorn, chercheuse en sociologie et maîtresse de conférences à l'Université de Rouen, propose une plongée au cœur du processus de création du spectacle Cadavre Exquis, fruit d’une collaboration avec Élodie Guezou, directrice artistique de la Compagnie AMA.
Une rencontre entre arts et sciences
Cette publication est le fruit d’une recherche partagée entre une artiste et une chercheuse, un dialogue entre les pratiques corporelles du cirque et les méthodes ethnographiques. Depuis 2020, Magali Sizorn et Élodie Guezou travaillent ensemble pour documenter et comprendre les subtilités du travail d’interprète, en particulier dans le contexte du Cirque du Réel. Ce concept, cher à la Compagnie AMA, met en lumière des récits humains à travers la contorsion et d'autres disciplines circassiennes.
Magali Sizorn a intégré ce projet en tant qu’observatrice après la création de Cadavre Exquis, un spectacle où le corps et l’expérience personnelle de l’interprète sont au centre de la démarche artistique. Cette collaboration dépasse les frontières entre l’art et la recherche scientifique. Magali, en tant qu’ethnographe, s’est penchée sur les traces du processus créatif, des photographies aux vidéos, tout en échangeant avec l’équipe artistique pour capturer ce qui ne peut être vu depuis la scène.
Le projet Cadavre Exquis au cœur de la recherche
Ce projet illustre parfaitement la démarche artistique du Cirque du Réel. Dans Cadavre Exquis, Élodie Guezou met en scène des moments de vie marqués par l’expérience du corps. Le texte de Magali Sizorn explore comment ces moments, souvent intimes, prennent forme dans la création scénique. L’idée de documenter ce processus est née dès les premières résidences artistiques de la Compagnie AMA, où des carnets de notes, des photographies, des conversations et des dessins ont été soigneusement conservés. Ces matériaux ont ensuite servi de base à l’enquête ethnographique menée par Magali.
Le résultat est une "ethnographie gigogne", où chaque couche de la création se dévoile progressivement, tout en étant imbriquée dans d’autres formes de récits. Cette démarche montre comment l’interprète, notamment en tant que contorsionniste, devient un vecteur de récits qui dépassent la simple performance physique.
Une recherche collaborative pour un regard neuf sur la création
Ce travail conjoint entre Élodie Guezou et Magali Sizorn interroge non seulement le rôle de l’interprète, mais aussi celui de l’artiste-chercheur. Magali Sizorn, à travers cette recherche, ne se contente pas d’observer. Elle est aussi partie prenante du processus de réflexion et de réécriture de la pièce, apportant une perspective unique sur l’évolution de Cadavre Exquis. Ce dialogue constant entre les deux femmes a permis de créer une œuvre où l’art et la science se rencontrent pour offrir un regard neuf sur les pratiques circassiennes.
En travaillant ensemble, Élodie et Magali montrent que la recherche académique peut enrichir la pratique artistique, tout comme l’art peut inspirer de nouvelles méthodologies dans les sciences sociales.
À lire absolument
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette fascinante collaboration entre art et recherche, nous vous invitons à lire "Ethnographies gigognes d'une recherche partagée", disponible sur le site des UNA Éditions. Ce texte est une belle illustration de la manière dont l’ethnographie et les arts vivants peuvent s’entrelacer pour explorer de nouvelles formes de récits.
📖 Lien vers l’article : Ethnographies gigognes d'une recherche partagée
N’hésitez pas à partager vos impressions ou à nous contacter pour échanger sur ce travail unique qui continue d’inspirer notre démarche au sein de la Compagnie AMA.
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