(Dé)formation Professionnelle
Solo documentaire autour de l'art de se plier en quatre

Depuis 2009, je réunis des souvenirs: des documents, des expériences, en lien avec mon travail et ma relation au travail. J’ai rassemblé tout ce « matériel-vie », et j’ai reconstruit l’histoire.

Puis j’ai poussé ma recherche: j’ai questionné des experts, des proches, des inconnus au sujet de ma profession, et au sujet de la profession en général.

Au travers de cette pièce, j’aimerai vous inviter à poser le regard sur un art, que nous maîtrisons tous à notre manière:

Je parle de l’art de se plier en 4.

Le dictionnaire Le Littré définit la locution verbale « se plier en 4 » comme étant le fait de faire tout son possible pour quelque chose, se dévouer au maximum, se donner du mal…

Pour ma part, je suis devenue contorsionniste par facilité. J’ai commencé ma formation professionnelle à 23 ans. J’ai 36 ans.

Durant mon parcours, j’ai remarqué que, au-delà des regards émerveillés quant à la performance ou l’admiration vis-à-vis du dépassement de soi, on me parle d’activité à pathologie. On se soucie, par exemple, du bien être de mon dos. On me dit qu’il faut être fou pour pratiquer la contorsion, voire masochiste. 

Et quant à ma carrière, on me demande régulièrement si ça vit longtemps une contorsionniste. 

Donc vous verrez, il n’y a pas de suspens puisqu’à la fin de cette pièce, on sait qu’une contorsionniste peut vivre au moins jusque 35 ans. 

Et aussi surprenant que cela puisse être, qu’elle peut aussi continuer à exercer sa profession. 

Si tenté qu’elle soit considérée comme une profession.

Vous savez, les parents espèrent souvent que leurs enfants réussissent dans la vie. Synonyme de bonheur et d’épanouissement sans doute. Mais nous, à quel moment estimons réussir nos vies ?

Et comment – au quotidien – nous nous plions en 4 pour tendre vers cet objectif?